Un bébé devient autonome – développement de la petite enfance

Les années qui suivent le premier anniversaire, jusqu’à l’entrée à l’école, sont elles aussi pleines de « petits miracles ». Ce texte vous en présente quelques-uns.

13e mois :

Motricité fine et habileté manuelle : saisit deux blocs avec une seule main / tape deux objets l’un contre l’autre / tient un crayon avec les deux mains et gribouille

15e mois :

Motricité globale : peut s’asseoir et se lever seul / sait s’agenouiller / fait quelques pas seul (encore hésitant, pas irréguliers) / commence à marcher mais tombe encore / grimpe les escaliers en rampant ou marchant

Motricité fine : range et sort des objets / montre avec l’index / déballe des objets emballés / ferme une boîte ronde / construit une tour avec 2-3 blocs / touche chaque bout de doigt avec le pouce

Développement cognitif : connaît des parties de son corps / imite les bruits d’animaux / reconnaît des illustrations de son quotidien dans des livres / rapporte des objets à la demande / fait des associations simples

Autonomie : boit dans une tasse sans beaucoup renverser / mange seul à la cuillère / essaie d’enlever chaussures et chaussettes

15-18 mois :

Langage : combine des sons avec intonation et gestes / répète de courtes phrases (hors contexte) / dit environ 10 mots significatifs / montre des objets ou images

Comportement social : aide un peu à la maison / montre de l’affection aux proches / aime jouer – mais pas encore avec d’autres enfants

18e mois :

Motricité globale : marche seul et tombe rarement / marche vite mais maladroitement / raideur dans les jambes / monte les escaliers en tenant la main / marche en arrière

Motricité fine : une fois la marche acquise, les mains deviennent indépendantes / tourne plusieurs pages à la fois / construit une tour de 3-4 blocs / porte une poupée / tient le crayon dans le poing / trace des traits verticaux / enfile de grosses perles

Développement cognitif : reconnaît les images nommées / aide dans les tâches simples / exécute des consignes nécessitant mémoire et réflexion / distingue deux tailles, formes ou couleurs / différencie rond et carré

Autonomie : mange seul, mais avec maladresse

18-24 mois :

Langage : vocabulaire d’environ 30 mots / pose des questions simples « Où ? » / répond simplement « bain » / utilise des mots possessifs comme « mon » / parle pour obtenir ou raconter

Comportement social : cherche l’attention / agit parfois à l’inverse des attentes / se dispute moins car recherche des camarades de jeu

21e mois :

Motricité globale : marche / s’accroupit pour jouer / descend les escaliers en tenant une main / joue au ballon / tourne un coin / peut s’arrêter en marchant

Motricité fine : construit une tour de 5-6 blocs / aime peindre avec les doigts

Développement cognitif : demande des choses (à boire, doudou...) / progresse en reconnaissance des formes et couleurs

Autonomie : boit bien à la tasse

24e mois :

Motricité globale : alterne course et marche / articulation des jambes améliorée / monte et descend seul les escaliers (deux pieds par marche) / s’accroupit en jouant sans tomber / aime le rythme et la danse

Motricité fine : joue avec jouets mécaniques / tourne une page à la fois / dévisse des couvercles / trace des traits horizontaux / forme un boudin avec de la pâte à modeler / découpe un peu avec les deux mains / commence à utiliser le poignet

Développement cognitif : décrit les objets familiers / suit des consignes complexes / associe couleurs et images / comprend « un » et « beaucoup » / connaît bien son environnement

Autonomie : tourne la cuillère dans la bouche / met ses chaussettes / remonte son pantalon / ouvre la porte / manipule une fermeture éclair / commence à reconnaître le besoin d’aller aux toilettes

24-30 mois :

Comportement social : a du mal à partager / veut imposer sa volonté / premières colères / premiers jeux de rôle (avec poupées, Lego, etc.)

24-36 mois :

Langage : connaît 200 à 300 mots / commence à écouter et s’intéresse davantage aux choses / langage plus fluide (avec quelques fautes) / développe des rituels (demande les mêmes histoires) / utilise « je », « tu », « moi » / utilise des mots comme « aujourd’hui » ou « demain » sans précision

30e mois :

Motricité globale : essaie de marcher sur la pointe des pieds / saute avec les deux pieds / tente de tenir en équilibre sur un pied

Motricité fine : construit une tour de 8 blocs / tient le crayon plutôt avec les doigts / imite le pliage de papier

Développement cognitif : sait dire son prénom / compte jusqu’à trois / remarque des détails / connaît les couleurs de base / distingue devant et derrière / commence à associer des formes

Autonomie : ferme un gros bouton / enlève veste et pantalon seul

30-36 mois :

Comportement social : devient plus indépendant / cherche à nouer des amitiés / montre de l’empathie

36e mois :

Motricité globale : marche bien / balance les bras / monte les escaliers en alternant les pieds / les descend avec les deux pieds sur une marche / saute depuis une marche / marche sur la pointe des pieds / tape un ballon / tient brièvement en équilibre sur un pied

Motricité fine : construit une tour de 9-10 blocs / trace des lignes et un cercle / tient les ciseaux en main

Développement cognitif : pose des questions (« quoi », « qui », « pourquoi »...) / compte jusqu’à dix / connaît son sexe / a de la mémoire et se réfère au passé / assemble un puzzle de 2-4 pièces / trie par catégories (voiture, animal...)

Autonomie : met ses chaussures (pas toujours sur le bon pied) / propre (au moins en journée)

3 – 6 ans

Motricité fine : vers 4 ans, un enfant peut découper assez précisément

Comment aménager la chambre d’enfant – de 0 à 18 ans ?

Tout d’abord : les enfants vivent dans toute la maison, pas seulement dans leur chambre – un logement adapté aux familles se reconnaît donc à des pièces où les enfants ont leur place (taille, aménagement). Pourtant, les enfants ont besoin d’un espace à eux pour acquérir un peu d’autonomie : leur chambre. Celle-ci doit être modulable, c’est-à-dire pouvoir s’adapter au développement de l’enfant. S’il y a deux enfants, chacun devrait disposer de son propre espace – que ce soit une chambre ou un coin aménagé dans une pièce commune.

 

Temps et espace de jeu

Les enfants peuvent jouer à plusieurs jeux en parallèle ; n’insistez donc pas toujours pour qu’ils rangent immédiatement, car ils reviendront peut-être à un jeu précédent. LES PETITS enfants ont besoin de BEAUCOUP de place pour jouer, alors que les plus GRANDS se contenteront d’un petit mais propre espace personnel. Chaque phase de développement de l’enfant implique donc des besoins spécifiques :

jusqu’à 2 ans : À cet âge, l’enfant établit des liens affectifs, acquiert la confiance de base et développe sa motricité – il est donc essentiel qu’il reste proche de ses référents. Il lui faut un endroit calme, des objets à saisir et de l’espace pour ramper.

de 2 à 6 ans : L’autonomie et l’initiative personnelle se développent. L’enfant explore le monde en jouant – il a donc besoin d’un grand espace de jeu non dérangé, avec du matériel varié.

de 6 à 12 ans : À cet âge, les relations avec les pairs, la performance scolaire et la motivation sont primordiales. Il faut prévoir davantage de place pour jouer avec les copains, recevoir des amis et faire les devoirs.

de 12 à 18 ans : L’adolescent cherche à construire son style de vie, son identité, son indépendance vis-à-vis des parents et éventuellement un partenaire. Il lui faut donc un espace personnel éloigné des pièces de vie parentales, qu’il peut aménager à sa guise.

 

Fratrie

Si deux enfants partagent une chambre, on peut plus tard la diviser avec une cloison ou un meuble. Dans un logement avec deux chambres d’enfants, il est possible (tant qu’ils sont petits) d’aménager une salle de jeux commune et une chambre calme pour dormir. Dès l’entrée à l’école, chaque enfant devrait disposer de sa propre chambre.

 

Revêtements de sol

Ils doivent être résistants, faciles à nettoyer, chaleureux, faibles en polluants et confortables. Les parquets (bruyants), le linoléum, le liège ou les fibres de coco sont bien adaptés aux chambres d’enfants.

 

Murs et couleurs

Des couleurs douces créent une ambiance calme et laissent de la place à l’imagination. Elles agrandissent visuellement la pièce, surtout si toutes les parois ne sont pas identiques. Trop de motifs ou de couleurs rendent la pièce vite petite et surchargée. Les couleurs pastel de bleu, vert, orange ou jaune stimulent les enfants. Il est essentiel de choisir des peintures et vernis sains – consultez des tests (ex. : Test, ÖKO-TEST) et utilisez uniquement des produits sans solvants.

 

Éclairage

Idéalement, de grandes fenêtres laissent entrer beaucoup de lumière naturelle. En cas de lumière tamisée, les plafonniers assurent une luminosité uniforme. Les spots peuvent créer des ombres gênantes ou éblouir en jouant. Mieux vaut prévoir une lumière ponctuelle pour la lecture au lit ou au bureau : à gauche pour les droitiers, à droite pour les gauchers.

 

Isolation acoustique

... se fait à l’aide de meubles, de tapis et de rideaux épais – ou au besoin avec des cloisons disponibles en magasin de bricolage.

 

Meubles

Évitez les meubles qui tremblent ou grincent déjà dans le magasin. Il vaut mieux investir dans quelques meubles durables que dans de nombreux éléments bon marché. Les meubles modulables, comme les lits évolutifs, sont particulièrement judicieux. Pour les meubles jusqu’à 6 ans, assurez-vous que :

Les coins soient arrondis

Les portes s’ouvrent facilement et sans claquer

Les tiroirs s’ouvrent/ferment facilement et soient sécurisés contre les chutes

Les surfaces soient faciles à nettoyer

La gamme soit extensible (ajouts possibles plus tard)

 

Lits

L’élément le plus important est le matelas : il doit toujours être neuf s’il est usé ou souvent utilisé. Le corps de l’enfant doit reposer de manière homogène, sans creux (matelas trop mou). Si le cœur est ferme, la surface peut être plus souple. Le lit est aussi un lieu de jeu, de saut, d’escalade – il faut donc un sommier solide. Les lits en hauteur (à partir de 6 ans) permettent un double usage de l’espace : dessous on peut aménager un deuxième lit, une cabane ou un espace de jeux. La hauteur doit permettre à l’enfant d’y monter facilement sans devoir ramper.

Une enfance heureuse – une enfance en sécurité La sécurité de votre logement commence à hauteur d’enfant – explorez-le à quatre pattes et découvrez les dangers cachés. Nos conseils vous aident à prévenir les accidents domestiques.

Prévention des accidents Ne laissez jamais un petit enfant seul, même pour une seconde. Posez-le au sol si vous êtes distrait. Surveillez-le toujours, surtout près du feu ou sur les aires de jeux.

Escaliers Équipez-les de bandes antidérapantes et de barrières pour éviter les chutes.

Lit d’enfant Pas d’oreiller pour les bébés. Barrières sur les quatre côtés. Hauteur max. 160 cm pour les lits superposés. À partir de 6 ans pour le lit du haut. Fixez-le au mur et vissez l’échelle.

Électronique Contrôlez les câbles, posez des cache-prises, sécurisez la cuisinière et placez les poignées de casseroles vers l’arrière.

Meubles Protégez les coins, sécurisez les fenêtres, fixez les meubles au mur, espace max. 10 cm entre les barreaux des rambardes.

Petits objets Éloignez les éléments dangereux (batteries, médicaments, sacs plastiques, alcool...). Rangez les objets coupants et sécurisez la salle de bain.

Jardin Sécurisez les plans d’eau et évitez les plantes toxiques.

Vêtements Pas de cordons au cou. Préférez les vestes réfléchissantes en hiver.

Loisirs & rue Portez casque et protections. Vérifiez le vélo. Équipez-le pour transporter un enfant.

Voiture Utilisez un siège enfant homologué avec fixation correcte.

Parc bébé Utilisez-le pour sécuriser l’enfant si vous devez quitter la pièce.

Chaise haute Ne laissez jamais l’enfant sans surveillance, même s’il semble en sécurité.

Animaux Intégrez votre animal à la famille. Surveillez les interactions. Vermifugez et protégez contre les parasites.

Apprentissage sécurité Enseignez à manipuler les objets, à se déplacer en sécurité dans la rue, à nager. Apprenez-lui le respect des animaux.

Premiers secours Affichez les numéros d’urgence près du téléphone. Suivez un cours de premiers secours pour enfants.

Internet Activez les filtres de contenu dans votre navigateur pour protéger votre enfant.

Accueil extra-familial des enfants

La plupart des femmes souhaitent ou doivent poursuivre leur activité professionnelle malgré la présence d’enfants. Et cela n’est pas toujours simple. En l’absence de grands-parents ou de proches pouvant assurer la garde, l’accueil extra-familial devient souvent problématique, en particulier pour les enfants de moins de 3 ans et les enfants scolarisés, faute de structures suffisantes.

Voici un aperçu des différentes options de garde extra-familiale. En fin de texte, vous trouverez des témoignages d’expérience sur certaines solutions.

Assistantes maternelles / assistants maternels

… accueillent les enfants dès la naissance. Ils peuvent être contactés via le service de la jeunesse de votre ville/commune ou du département, ce qui garantit leur qualification. Les assistantes maternelles sont souvent elles-mêmes parents et gardent les enfants à leur domicile. Les frais mensuels s’élèvent à environ 300 - 600 € pour une garde à temps plein, et 200 - 400 € à mi-temps.

Au-pairs

… sont des jeunes âgés de 18 à 27 ans venant de l’étranger, qui s’occupent de votre (vos) enfant(s) pendant 6 à 12 mois. La famille d’accueil doit disposer d’une chambre libre. L’au-pair s’engage à garder les enfants 30 heures par semaine, à faire du babysitting deux soirs par semaine et à participer à de petites tâches ménagères. En échange : logement, nourriture, abonnement de transport, cours de langue, assurance et argent de poche d’environ 200 €. Coût mensuel total pour les parents : environ 500 - 600 €.

Garde d’enfants de 0 à 3 ans

Crèche : les enfants y sont accueillis dès environ 3 mois. Par groupe de 10 à 12 enfants, au moins deux éducateurs assurent une prise en charge à temps plein ou partiel. Le développement de l’enfant est stimulé (peinture, chants, jeux libres et de motricité, idéalement aussi à l’extérieur).

Les enfants reçoivent le petit-déjeuner, un repas chaud (préparé sur place ou par une cuisine collective) et un goûter. Les horaires de sommeil varient selon les structures. Les horaires et les frais varient également selon les lieux et peuvent atteindre plusieurs centaines d’euros par mois.

Garde d’enfants de 3 à 6 ans

Jardin d’enfants : accessible dès 3 ans jusqu’à l’entrée en école primaire. L’enfant y est davantage stimulé qu’en crèche : jeux en groupe, activités motrices, apprentissage du langage. Une étude suisse montre que ces enfants s’intègrent mieux à l’école, réussissent davantage et sont plus sociables. Des études américaines vont jusqu’à affirmer que les enfants fréquentant un jardin d’enfants présentent plus tard moins de comportements à risque. L’acquisition d’une langue étrangère peut aussi y débuter.

Les repas, horaires et coûts sont similaires à ceux d’une crèche.

Garde des enfants scolarisés

Centre de loisirs : pour les élèves de l’école élémentaire. Après le déjeuner, les enfants (groupes de 20-25) sont pris en charge par une éducatrice spécialisée, une assistante maternelle et un intervenant à mi-temps. Au programme : détente, jeux (musique, danse, théâtre...), mais surtout aide aux devoirs.

Structures mixtes : ici, les enfants sont accueillis dans des groupes d’âges mixtes (crèche à primaire, ou crèche et jardin d’enfants, ou jardin et centre de loisirs). La baisse des naissances favorise l’ouverture des jardins d’enfants à d’autres tranches d’âge.

Ces structures publiques peuvent aussi suivre des approches pédagogiques spécifiques comme Montessori ou Waldorf.

Il est conseillé de se renseigner directement auprès du service jeunesse de votre commune pour connaître les offres locales les plus fiables.

Liens :

www.stmas.bayern.de/kinderbetreuung – Informations générales sur les modes de garde en Bavière

www.kindergarten-workshop.de – Pour tous ceux intéressés par la théorie et la pratique de l’éducation en maternelle

www.waldorfkindergarten.de – Informations générales et actualités sur la pédagogie Waldorf

www.montessori.de – Pour les curieux et amateurs de pédagogies alternatives à l’école et au jardin d’enfants

Langues étrangères pour les jeunes enfants

Les enfants grandissent aujourd’hui dans un monde culturellement diversifié. Cette diversité peut être vécue de différentes manières. Il est bénéfique de l’utiliser positivement comme base pour un apprentissage interculturel, car dans le contexte de la mondialisation, l’ouverture culturelle et la conscience culturelle deviennent de plus en plus importantes. Les enfants ont donc besoin d’un environnement où ils peuvent vivre, en toute confiance et de façon naturelle, des expériences avec d’autres langues et cultures – ce que les crèches et jardins d’enfants devraient pouvoir offrir aujourd’hui.

Contrairement à d’autres pays européens ou aux États-Unis, la langue et la compétence linguistique jouent traditionnellement un rôle secondaire dans les jardins d’enfants allemands, derrière les compétences sociales. Pourtant, certains jardins d’enfants proposent une acquisition précoce des langues étrangères, car celle-ci présente de nombreux avantages.

D’un point de vue biologique, apprendre une langue étrangère tôt est judicieux, car le cerveau crée davantage de connexions neuronales. Le contact précoce avec des langues très différentes du allemand (comme le français, plus que l’anglais) favorise le développement de structures cérébrales qui facilitent ensuite l’apprentissage d’autres langues. Plus une langue est apprise tardivement, plus l’apprenant dépend de connexions neuronales déjà établies.

Les jeunes enfants aiment imiter – de manière globale : ils imitent la prononciation, les gestes, l’intonation, l’accent. Cela est bénéfique pour l’apprentissage des langues, car comprendre les formes de vie, les interactions culturelles spécifiques et les significations demande une immersion authentique. Par exemple, en Grèce, hocher la tête signifie « non ». Un tel apprentissage ne peut se faire qu’en situation réelle, avec du temps pour l’exposition et l’usage de la langue.

Un apprentissage précoce des langues libère également du temps dans le programme scolaire, en éliminant l’introduction laborieuse à une première langue étrangère, ce qui répond aux tendances d’optimisation des emplois du temps.

La mondialisation exige une compréhension interculturelle. Seuls les jardins d’enfants permettent d’atteindre tôt toutes les couches sociales. Un enseignement des langues étrangères intégré dans la culture de l’autre peut ainsi jeter les bases de la tolérance et prévenir les préjugés.

Des concepts déjà appliqués dans certains établissements permettent aux parents d’évaluer la qualité d’un programme de langue étrangère ou de réfléchir à comment l’améliorer. Sur la base de la manière dont les enfants apprennent, on peut définir des critères : immersion dans un bain linguistique, naturel dans l’acquisition, règle « une personne – une langue » (ex. : une marionnette francophone), échanges avec des structures dans le pays voisin.

La situation géographique d’une crèche est essentielle : proche de la frontière, la langue du pays voisin devrait être proposée. Cela permet échanges réels entre enfants et locuteurs natifs. Plus à l’intérieur du pays, une coopération entre structures voisines facilite les échanges, le partage entre éducateurs et la recherche de natifs. Une journée par semaine dédiée à la langue étrangère, ou même une demi-journée, peut déjà être très bénéfique.

L’apprentissage précoce d’une langue étrangère est donc judicieux et les parents devraient saisir cette opportunité – à condition que l’offre soit de qualité.

Des informations sur les structures d’accueil et leurs offres linguistiques sont disponibles auprès de la mairie, de la commune ou du service jeunesse du département.

Informations détaillées sur l’acquisition d’une seconde langue en bas âge

Contrairement aux adultes et aux enfants plus âgés, les jeunes enfants apprennent une langue de manière intuitive et par imitation, jusqu’à environ 8 à 10 ans. Ce processus suit les principes de l’acquisition de la langue maternelle et reste généralement inconscient.

La compréhension précède la production : l’enfant perçoit d’abord les situations de manière non verbale, identifie les sons inconnus et leur attribue progressivement du sens. La production suit par imitation créative, basée sur la compréhension acquise. Cela nécessite un vrai « bain de langue », car seule une exposition suffisante permet de développer les compétences. L’acquisition dépend aussi de l’ouverture de l’enfant aux langues étrangères – s’il rejette la langue, il peut refuser d’apprendre.

L’authenticité est clé : les enfants associent les langues aux personnes (principe « une personne – une langue »). Ce n’est qu’à l’entrée à l’école que cette différenciation devient claire.

Il ne s’agit pas d’apprendre des règles de grammaire, mais de les déduire de l’usage : un apport linguistique riche est donc essentiel. Plus un enfant est exposé à des contextes variés, plus il a de chances de réussir par imitation intuitive.

L’acquisition naturelle signifie apprendre la langue dans la communication quotidienne (famille, groupe de jeu, etc.). Le développement de la langue, y compris de la seconde langue, est lié à d’autres processus : audition, vision, motricité fine (bouche, langue), développement intellectuel et socio-émotionnel.

Des mélanges de langues ou alternances peuvent survenir. Dans les sociétés multilingues, c’est courant. Cela inclut les interférences (transfert de structures d’une langue à l’autre) et les changements de code (utilisation de plusieurs langues dans une même phrase). Ces « erreurs » font partie intégrante du processus et aident à l’apprentissage.

Contrairement à l’acquisition de la langue maternelle, l’enfant utilise son savoir préalable pour comprendre et communiquer. Par exemple, il sait que la langue est structurée en phrases. Il emploie souvent des phrases toutes faites (ex. : « Sit down please! »), simplifie ou omet certains éléments.

Les enfants savent qu’ils naviguent entre différents systèmes linguistiques. Ils adaptent leur langage à leur interlocuteur. Pour renforcer la capacité de séparation entre les langues, il est utile de créer des moments dédiés à une seule langue (ex. : cercle du matin en une seule langue).